Le palais du Bardo (du mot espagnol « brado », qui signifie jardin) est situé sur le riad que les jardiniers andalous ont préparé pour les rois hafsides, à la périphérie de la ville de Tunis. Les huit fontaines adjacentes qui existent encore dans les sous-sols du palais actuel témoignent que ce monument est un complexe de palais apparu il y a plusieurs siècles. Il regorge d’antiquités remontant à l’époque Mouradi, d’autres remontant aux Husseini avec une grande variété de styles architecturaux.
Le gouvernement a fait de ce complexe son siège et devient donc une véritable ville fortifiée, dans laquelle on fit construire une mosquée qui existe encore aujourd’hui, une école, une caserne, des bains publics, des marchés et un parc. Le mérite de sa préparation revient à Al-Hussein bin Ali, qui régna de 1705 à 1735 et fondateur de la dynastie Husseini. Depuis, les Beys de Tunis ont fait du Bardo leur résidence principale.
Ce monument est situé dans le palais officiel. Il est actuellement attaché à la Chambre des représentants. Il représente le noyau originel et la résidence. Aujourd’hui, c’est devenu le siège du Musée national. Il a été construit par Hussein bin Muhammad Bey, qui a régné de 1824 à 1835. Il combine diverses traditions architecturales, y compris local, le Morisco espagnol et l’italien également. L’étage inférieur de ce complexe se compose de plusieurs commerces dédiés à divers services.
En effet, la garnison, les écuries, les cuisines et la « dariba » s’y trouvent. L’étage supérieur du palais Muhammad Bey se distingue par son architecture et sa décoration, qui comprennent des inscriptions en plâtre, des dessins sur bois et des panneaux de céramique. Le centre à partir duquel se forme l’espace de cet étage est la grande cour rectangulaire occupée par le hall principal du musée. Il s’agit actuellement de Carthage Hall. Pour la décoration, il s’agit du style courant à Venise, basé sur des niches de plafond décorées et des triangles à la base des coupoles. Cette tendance est considérée comme un renouveau de l’art de la décoration dans l’architecture husseini de cette époque. A cet étage se trouvent plusieurs salles destinées aux réceptions et aux fêtes. On y voit également le siège du harem (l’actuelle salle en mosaïque « Virgile »). Elle est de forme cruciforme et se compose de quatre pièces séparées par quatre iwans richement décorés (panneaux constitués de carrés de céramique Qalalin et inscriptions en plâtre de style hispano-marocain). Cet espace est couvert par un dôme polygonal surmonté d’une structure sur laquelle repose un toit de tuiles rouges.
Le musée du Bardo fait aujourd’hui l’objet d’un projet visant à l’agrandir et à le restructurer. Elle se distingue par sa célèbre collection de mosaïques. C’est l’une des collections les plus riches au monde, avec sa collection hellénique dite « Collection Mahdia » issue d’une des plus importantes opérations d’exploration par plongée dans les profondeurs marines.
Le programme de restructuration tient à mettre en valeur l’architecture et la décoration originales du palais car celui-ci est inscrit sur la liste des monuments historiques depuis les années 1920.
📍Le Musée National du Bardo rouvrira ses portes au public le jeudi 14 septembre 2023, de neuf heures trente du matin à quatre heures trente de l’après-midi.
